La Tribune Ville d'avril 2021

21, March 2021

Lors du dernier conseil municipal, le traditionnel « débat d’orientations budgétaires » était à l’ordre du jour. Cet exercice obligatoire dans toutes les collectivités porte bien son nom : avant le vote du budget, il s’agit de débattre des orientations politiques qui seront ensuite traduites en chiffres dans le budget présenté à la séance du mois d’avril.

Logiquement, après une présentation très détaillée des orientations de l’exécutif par M. Masselus, les élus Chartres Écologie se sont exprimés sur les choix opérés.

Malgré nos questions et nos interventions, la majorité municipale n’a pas souhaité engager le débat. Les désaccords sur les orientations de ce budget sont pourtant fondamentaux et de nombreux points méritaient d’être discutés :

- En cette période de crise sanitaire, aucun effort de solidarité avec tous ceux qui la subissent de plein fouet. Chartres serait-elle épargnée par la vague de pauvreté que connait le pays ?

Le Centre communal d’action sociale (CCAS) réalise un travail de qualité avec les moyens qui lui sont alloués, principalement à l’égard des personnes âgées. Mais le soutien financier que lui octroie la ville reste stable par rapport à 2020. Aucun effort malgré le contexte sanitaire pour accompagner les plus fragiles d’entre nous !

Sur les 5,8 M € de subventions versées aux associations, seulement 9 850 € reviennent aux associations caritatives, soit 0,17 % du total, sans évolution par rapport aux années antérieures.

Investir pour soutenir l’économie, c’est bien mais insuffisant, d’autant que les investissements dans les grands projets chartrains bénéficient peu aux entreprises locales (comme en attestent les marchés publics). Nous défendons une ville beaucoup plus solidaire.

- Nous nous félicitons que des moyens conséquents soient investis sur le Cœur de ville. Il y a effectivement des besoins très importants liés aux retards accumulés depuis deux décennies, notamment sur le logement et le patrimoine.

Nous considérons que la création d’un centre culturel et touristique sous l’esplanade de la cathédrale est une erreur. 855 000 € sont prévus en 2021 pour le tout début du projet dont nous ne connaissons rien malgré la prétendue « concertation ». Ils pourraient utilement être investis ailleurs (jugez de l’état de délabrement de nombreux gymnases de quartier) ou venir réduire notre endettement.

- La majorité municipale se vante d’une stabilité fiscale. Il s’agit en réalité d’un mensonge par omission. Pourquoi ne pas parler de la taxe additionnelle sur le foncier bâti de 7,5% votée en conseil communautaire ? Pourquoi ne pas dire que cette taxe additionnelle conduit à ce que la pression fiscale sur les foyers chartrains revienne au niveau du début des années 2000 ?

- Les investissements présentés sont, pour nombre d’entre eux, recyclés année après année, faute d’être préparés et réfléchis. Il en est ainsi, pour 2021, des travaux pour les aires de jeux des hauts de Chartres et de Firmin-Chichester et des opérations sur les stades Jean Gallet et Jean Couvret. Pourtant, il s’agit ici d’investissements utiles qui auraient mérité un peu plus de célérité mais l’équipe en place a préféré précipiter les travaux du pôle Gare… Elle regorge de projets démesurés, tel le Pôle administratif qui chaque année voit sa date d’ouverture repoussée et la facture s’alourdir, mais n’a pas les moyens de son ambition.

- Chartres en Lumière pèse toujours 500 à 600 000 € par an, notamment en maintenance technique, contre 200 000 € confiés à l’association Chartres Estivale pour 2 mois de représentations tous les soirs. Au moment où il faudrait se préparer à soutenir le spectacle vivant, tellement atteint par la pandémie, il s’impose de rééquilibrer les dépenses d’animation pour étendre la période et diversifier les lieux des spectacles.

Poursuivons le débat ensemble : venez nous rencontrer le samedi 17 avril, à 10h à l’entrée du marché de Chartres.

Quentin GUILLEMAIN, Brigitte COTTEREAU, Jean-François BRIDET, Olivier MAUPU

contact@chartresecologie.fr