10, April 2021
Retour sur le conseil municipal du 8 avril dont le vote du budget était le sujet principal.
Il a toutefois débuté par une intervention du Cabinet Intencité, mandaté pour travailler à l’élaboration d’une stratégie commerciale. Voir le CR du conseil d’agglo du 15 mars où cette étude avait déjà été présentée. Suite à cette présentation, Olivier Maupu pose 3 questions :
· Pourquoi le diagnostic ne s’appuie-t-il pas davantage sur les évolutions passées, par exemple ces 10 dernières années, afin de dégager une tendance d’évolution permettant de bien ancrer le diagnostic afin de mieux se projeter pour l’avenir ?
· En matière de périmètre de l’hyper cœur de ville, l’étude commerciale s’en tient au périmètre des boulevards (secteur sauvegardé), alors qu’il est évoqué une volonté de développement commercial. Envisager un périmètre élargi par la rue du Grand Faubourg, vers la deuxième ville de l’agglomération qu’est Lucé, et vers la gare par l’avenue Jean de Beauce aurait du sens, en aménageant les espaces publics en conséquence.
· Enfin, même si cela n’a pas été présenté ce soir, la présentation en conseil communautaire a permis de démontrer qu’il n’y avait pas ou très peu d’évasion commerciale en dehors de l’agglomération donc que l’offre correspond à la demande. Pourquoi alors s’obstiner à vouloir développer un vaste centre commercial en entrée de ville sur le plateau nord-est (Carrefour) ?
En bref, il est répondu à la 1ère question que cela n’a aucun intérêt, à la 2ème que la présentation du jour est centrée sur Chartres et à la 3ème qu’il ne s’agit pas d’un nouveau centre commercial mais d’un déplacement (« combien de fois faudra t-il qu’on vous le dise ?? »)
Après la présentation du budget par Franck Masselus, Brigitte Cottereau expose pourquoi les élus de Chartres Ecologie voteront contre ce budget.
« Le budget est la traduction de la politique menée par l’équipe municipale, de ses choix et de ses priorités. Il n’étonnera donc personne que les élus de Chartres Ecologie votent contre le budget qui nous est présenté.
Dans ce budget, la crise sanitaire est juste considérée comme un élément perturbateur des projets et des prévisions, voire une perspective d’économies si les associations ne peuvent réaliser les actions pour lesquelles elles sont subventionnées. Elle ne se traduit par aucune remise en cause, aucun infléchissement dans les projets, aucun effort de solidarité envers les plus fragiles.
Nous voudrions une ville beaucoup plus solidaire. Nous saluons néanmoins les initiatives prises à l’égard des restaurateurs du centre-ville.
Les subventions aux associations sont trop orientées vers le sport de haut niveau et le prestige de la ville, le « sport spectacle », alors qu’elles gagneraient à accompagner davantage la formation des jeunes et le sport/santé pour toutes les générations.
Les plus de 300 000 € consacrés aux publications sont excessifs. Stoppons les envois en nombre du journal municipal dans toutes les communes du département, cela fera des économies.
Nous sommes favorables à bon nombre d’investissements dans les écoles et centre de loisirs (1,5 M€), les équipements sportifs et socio-culturels (1,4 M€). Ils sont indispensables et encore, à notre avis, insuffisants. Et on ne peut s’empêcher de rapprocher leurs montants des 8 M d’€ encore inscrits en 2021 pour le pôle administratif (bâtiment, infrastructures et équipements). La volonté centralisatrice de ce projet n’est pas la nôtre.
Nous soulignons les montants de plus de 2 M€ programmés chaque année pour la voirie, mais nous estimons qu’une priorisation devrait être accordée à la sécurité des piétons et des cyclistes, ce qui n’est pas toujours le cas. Par exemple, pourquoi attendre 2023 pour élargir les trottoirs de la rue des Grandes Filles Dieu ?
Nous ne pouvons être en accord avec les 855 000 € prévus pour des études et des démolitions « aux abords de la cathédrale », projet qui reste pour le moins opaque, non stabilisé et non indispensable : on abat sans savoir ce qui va être fait ou alors sans informer sur ce qui va être fait.
Nous pensons prioritaires les travaux de restauration du patrimoine historique, pour la plupart repoussés à 2022 et 2023, et les travaux sur les équipements de proximité à vocation sportive, sociale ou culturelle : le OFF, les gymnases de quartier (Aubry, la Madeleine) et les maisons pour tous.
Nous nous étonnons des 1,4 M€ prévus sur 3 ans pour la vidéo-protection. Le renfort du service de police municipale aurait notre préférence pour intensifier son rôle de prévention et de médiation. Les caméras ne remplaceront jamais la présence sur le terrain.
Nous avons longuement cherché les lignes d’investissements pour accélérer la transition écologique, protéger les concitoyens des changements climatiques, viser la végétalisation, et la résilience de la ville… nous n’en avons trouvé que trop peu.
Enfin, nous soulignons le budget conséquent dévolu aux SPL, plus éloignées du contrôle et du débat démocratiques, et nous interrogeons sur la dotation de 1 M d‘euros à cette nouvelle SEM « Cœur de ville », dont le rôle ne nous a jamais été présenté. »
Jean-François Bridet pose ensuite quelques questions :
« Je souhaiterais pour ma part porter un éclairage ou tenter d’en obtenir sur certains éléments plus précis du budget.
PARVIS DE LA CATHEDRALE : 200 000 euros sont budgétés pour des démolitions. Afin d’éviter le phénomène de « terre brûlée » nous espérons que les décisions de suppression du patrimoine voisin du site ne précèderont pas la mise au point du projet et l’obtention de ses autorisations.
Réponse : Ce projet est en cours depuis 2001 et même 1990 : on ne va pas reprendre les sujets à chaque fois… Je ne vous répondrai plus sur ce sujet.
BUTTE DES CHARBONNIERS : à quoi sont affectés les 175 000 euros prévus à ce titre ?
Réponse : pour sa mise en lumière…
HALLE JEAN COCHET : 60 000 euros sont prévus pour le système de sécurité incendie en 2023, ce qui peut nous rassurer sur le maintien en fonction de cette salle de sport à l’issue de la date de livraison prévu du complexe du pôle gare. Pouvez-vous confirmer cette déduction ?
Réponse : oui, cette halle Jean Cochet devrait être déplacée dans le cadre du projet du Plateau Nord-Est mais cela va prendre du temps et en attendant, il faut la maintenir en état.
SITE DES PERRIERS (service espaces verts) : le remplacement du système de chauffage est budgété pour 300 000 euros. Si ce coûteux système assure également le chauffage des vastes serres du site, nous pensons qu’il aurait mieux valu préalablement interroger la pertinence de conserver des serres chauffées. L’évolution de méthodes culturales plus sobres et adaptées à la saisonnalité existent et peuvent réduire sensiblement le bilan économique et environnemental de la mise en valeur végétale de notre ville.
Réponse : On n’est pas toujours derrière les services techniques, on les respecte. Chacun a sa technique.
Quentin Guillemain enchaine : « Dans la suite des propos de ma collègue sur le budget, je souhaiterais indiquer que les 4M€ prévus pour le pôle gare pourraient utilement être réorientés. Quelques exemples : si nous étions aux responsabilités, nous aurions pu ainsi financer 2M€ d’investissement en économies d’énergie (prévus en 3 ans dans votre budget), 1M€ sur la réfection des bâtiments scolaires (somme prévue pour les 3 prochaines années) et 1M€ sur la réfection des bâtiments sportifs (besoin identifié sur 3 ans dans votre projet).
Nous n’allons pas vous convaincre sur cet aspect, vous avez fait vos choix et vos priorités mais cela permet à ceux qui nous écoutent et nous regardent de comprendre nos différents politiques. »
Suit une proposition d’amendement de Chartres Ecologie visant à augmenter les moyens consacrés au CCAS dans le contexte sanitaire que nous connaissons. Quentin Guillemain argumente : « Nous le savons ce sont les personnes les plus fragiles qui sont les plus touchées. M. le Maire, vous l’avez dit vous-même, et sur ce point nous sommes d’accord, après la crise sanitaire succèdera la crise économique et la crise sociale. Il faut nous y préparer. L’amendement que nous vous proposons consiste à réorienter vers le CCAS pour des actions en faveur des plus fragiles :
- 50.000 euros des 112.000 euros du budget proposé pour les frais de réception (restauration, réceptions pour les vœux et autres évènements) qui dans le contexte actuel ne seront pas utilisés,
- 12.000 euros de vos frais de représentation sur les 24000 prévus qui dans la période COVID ne nous paraissent pas opportuns (2 000€ par mois dont on ne comprend pas comment, dans la période, ils pourraient être utilisés)
- 150.000 euros du budget consacré aux publications (50% environ du budget prévu), celles-ci étant diffusées plus largement que la Ville, il ne nous parait pas impossible de pouvoir en réduire le cout.
Ce sont ainsi plus de 200.000 euros qui pourraient, par cet amendement, abonder la participation financière de la ville au CCAS qui, je le rappelle, s’élève à 1,7M€ et est proposé comme stable par rapport à 2020 malgré le contexte que nous connaissons. »
M. Gorges : « demander plus d’argent pour le CCAS, c’est du populisme »
Cet amendement a été voté par toute l’opposition.
Suivent plusieurs délibérations à caractère plutôt technique et/ou consensuel. A mentionner : nous nous sommes opposés à l’octroi d’une garantie d’emprunt pour la construction d’une école privée.
Concernant la modification simplifiée du PLU, Olivier Maupu exprime notre position : « nous sommes contre cette modification simplifiée, puisque nous sommes contre la suppression de la protection patrimoniale du moulin des Graviers. Nous sommes également opposés, comme nous l’avons déjà exprimé au précédent Conseil, à des modifications du règlement du PLU qui se traduiront concrètement par la possibilité d’urbaniser les cœurs d’îlot, et qui entraineront donc la suppression de jardins dans quasiment tous les quartiers de la ville. Nous avons une vision environnementale de l’urbanisme. Pour nous, les jardins, c’est comme les arbres : ce n’est pas que de l’ornement ».
Plusieurs opérations de restauration immobilières (ORI ) sont lancées. (_A noter : ces opérations visent la réhabilitation complète d’immeubles ou d’îlots dégradés pour améliorer l’habitat ou lutter contre l’habitat indigne. C’est un outil coercitif car les travaux sont déclarés d’utilité publique et les propriétaires sont dans l’obligation de les réaliser sous peine d’expropriation).
_Nous sommes évidemment pour ces opérations. Olivier Maupu indique que nous partageons les objectifs de traitement de l’habitat indigne et de lutte contre la précarité énergétique par la restauration immobilière ; « le bon état du bâti contribue à la qualité patrimoniale et historique de notre cité ainsi que la revitalisation globale du cœur de ville que ce soit sur le plan démographique ou commercial.
La situation est très variable suivant les immeubles repérés. Malgré l’absence de photo et de cartographie, nous avons fait l’exercice de les analyser individuellement. Ainsi par exemple l’immeuble du 1 rue Félibien, à l’angle avec la rue de la Couronne, apparait de l’extérieur en bon état général d’où notre question : quels ont été les critères de sélection pour retenir ces immeubles là en particulier, dans le dispositif ?
Enfin, à l’opposé, certains immeubles sont dans un état de délabrement avancé et nous regrettons qu’il n’y ait pas eu de politiques d’accompagnement efficaces pour y remédier depuis des dizaines d’années ! .
Par ailleurs, pourquoi une vingtaine de sites ont-ils été présentés en commission il y a quelques jours, alors que seuls 12 sont soumis au vote du conseil de ce soir ? »
Une réponse confuse s’en suit…