18, October 2021
Ici coule votre béton
Selon un rapport du Sénat : « En France, 28 000 hectares d’espaces naturels et agricoles sont artificialisés en moyenne chaque année ». Soit l’équivalent de 6 terrains de foot à l’échelle de notre Région. Ce rythme est très supérieur à la croissance de la population. L’artificialisation des sols participe au « déclin sans précédent de la biodiversité : 1 million d’espèces animales et végétales seraient aujourd’hui menacées d’extinction ». En plus des atteintes à la biodiversité, les effets induits de cet étalement urbain sont très importants pour les citadins : perte d’un sol agricole dont nous allons avoir de plus en plus besoin, intensification du risque d’inondations, massification des déplacements et embouteillages, émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre, coûts des infrastructures étalées et des services diffus, mais aussi fragmentations sociales de plus en plus marquées entre les territoires.
Adapter la ville prend du temps. Rénover, réhabiliter, entretenir, réparer, optimiser et maximiser les usages de l’existant constituent des actions bien plus vertueuses pour répondre à l’urgence climatique… et pour les finances publiques. Cela nécessite des compétences et une vision. Contrairement à l’image d’« extrémistes verts » ou de « fanatiques » que la majorité inflige systématiquement aux élus de Chartres Écologie de manière calomnieuse, nous nous basons sur nos compétences professionnelles éprouvées d’architecte, d’urbaniste, de juristes et sur les faits et rapports scientifiques pour essayer de faire réagir les élus qui dirigent notre ville. Leurs réponses ne sont que mépris, loin de vos attentes, de vos inquiétudes. Et pendant ce temps-là, les taxes augmentent pour que le béton coule désespérément toujours plus.
Le projet de création d’une autoroute, extrêmement consommateur de terres agricoles et naturelles, relève du passé. Urbaniser des centaines d’hectares de terres agricoles comme le prévoit le PLU de Chartres sur le plateau agricole de Rechèvres et sur le plateau Nord-est, est également une aberration d’une croissance infinie sur un territoire limité, en perte de ressources vivantes, d’autant plus que ces secteurs cultivés sont garants du respect des paysages ouverts préservant les cônes de vue sur la Cathédrale. Partout en France, des élus de tout bord ont pris la mesure des enjeux, pourquoi pas ici, à Chartres ? Nous défendons la préservation de nos dernières terres agricoles chartraines.
Dans le même temps, les 11 % de logements vacants s’avèrent très pénalisants pour le centre-ville et les quartiers. La priorité aurait dû être, depuis 20 ans, de remobiliser ces logements, revivifier les quartiers, au lieu de multiplier les opérations de promotions immobilières, hyper denses, qui se concurrencent entre elles obligeant à allonger la durée de toutes les ZAC tant leur commercialisation est sans fin !
De vie, il en est question au cœur de la ligne politique de Yannick Jadot qui incarne l’écologie politique, réaliste et efficace en faveur d’un nouveau modèle économique et social respectueux des territoires et des générations futures, face à des demi-mesures incessantes de l’Etat, à l’image du principe de « zéro artificialisation nette » d’ici à… 2050 ! On peut toujours attendre. Le béton n’est pas près d’arrêter de couler…
Et pendant ce temps, le Maire, dont les propos dangereusement climatosceptiques sont monnaie courante lors des conseils municipaux, malgré les vérités scientifiques, s’affiche désormais comme l’un des porte-parole de Valérie Pécresse, qui trainera ce lourd fardeau obscurantiste durant sa potentielle campagne des présidentielles à venir.
Cultiver la terre nourricière, prendre soin du vivant ou continuer à bitumer et bétonner… vous aurez le choix !
Quentin Guillemain, Brigitte Cottereau, Jean-François Bridet et Olivier Maupu
Site : www.chartresecologie.fr
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