5, February 2023
Lors du conseil d’agglomération du 26 janvier, une augmentation des tarifs relatifs à l’eau et l’assainissement de 10 à 12% en une seule année a été votée. Elle fait suite à une augmentation d’environ 50% des tarifs depuis un peu plus d’une dizaine d’années faisant de l’eau de notre agglomération une des plus chères des agglomérations de même taille.
Seuls trois élus (Chartres Ecologie et Chartres à Gauche) s’y sont opposés.
Ces tarifs très élevés, nous les devons en grande partie au mode de gestion de l’eau adopté il y a 8 ans : confier la gestion de l’eau à une SEMOP (CM’EAU) où Chartres métropole est associée à une société privée : Aqualter.
Il s’agit ici du mode de gestion le plus libéral et opaque qu’il soit possible de choisir pour une ressource qui est notre bien commun et devrait donc être gérée directement par notre collectivité. La SEMOP est une privatisation du service public local qui entraîne une financiarisation de ce service.
Il s’agit, pour les deux actionnaires, de vendre un maximum d’eau pour faire un maximum de profits, les deux associés étant rémunérés sur ces profits (Aqualter a été rémunéré 2,1m€ en 2021 et Chartres Métropole a obtenu un dividende de 600.000€ reversés dans le pot commun du budget général).
Après la taxe sur le foncier bâti en 2020, cette gestion revient à une forme de nouvelle taxe sur le bien le plus précieux : l’eau, au service de l’ambition politique du sport spectacle (Aqualter sponsorise le handball et les échecs chartrains) et dans un contexte d’inflation.
Cet objectif de rentabilité a un impact indiscutable : l’augmentation des tarifs pour les ménages.
Nous proposons un autre mode de gestion, moins couteux et plus transparent : la reprise en régie du service public de l’eau. Ainsi, toutes les recettes de l’eau sont réinvesties dans le service public de l’eau.
Ou alors réduire la marge des actionnaires et renoncer au versement de dividendes.