3, November 2023
CATHÉDRALE : UN PROJET DE SARCOPHAGE DE BÉTON Une dalle de 4.000 m² de béton, supportée par des dizaines de poteaux de béton. Des milliers de tonnes de béton… et quelques géraniums ! Voici en substance le projet présenté par le Maire pour « sublimer » la cathédrale ! À quelques détails près, il s’agit du même projet que celui présenté en 2016 qui avait fait un tollé ! De qui se moque-t-on ? Sans être annoncé à l’ordre du jour, ce projet a été présenté en ouverture du dernier conseil municipal, nous annonçant qu’il était « définitif », et en nous invitant à réagir à chaud. Il nous a été annoncé que la commission nationale d’architecture et du patrimoine avait émis un avis favorable. Mais sous quelles conditions ? En tant qu’élus, avons-nous pu participer à une quelconque discussion en amont du projet ? Non. En tant qu’habitant, avez-vous été consulté sur ce projet, avez-vous pu participer à son élaboration, donner votre avis au titre de la concertation ? Non. La méthode est détestable. Voici donc, encore une fois, un projet imposé par la seule majorité. Nous sommes opposés à ce projet pour les raisons suivantes :
- L’arrachage des magnifiques arbres : hêtre, érables, marronnier, acacias présents sur l’esplanade qui apportent un cadre et une ombre bienveillante aux Chartrains et touristes
- La bétonnisation de près d’un demi-hectare en plein centre-ville, créant un îlot de chaleur invivable devant Notre-Dame en cas de canicule
- Un coût de plus de 30 millions d’€ d’argent public, de vos impôts, qui pourraient servir à tellement d’autres priorités !
- La création d’une énième SEM pour cet équipement : une « source de profit » selon les mots du maire en conseil municipal
- Les multiples marches, comme autant d’obstacles aux personnes à mobilité réduite…
- L’inversion de la pente de l’esplanade, faisant perdre le sens sacré de la Cathédrale qui devrait rester au sommet, comme aujourd’hui, au lieu de n’être réduit qu’à un écran de projection
- Le risque de destruction de vestiges archéologiques en coulant des dizaines de plots de béton
- La large saignée anachronique dans la façade de la maison canoniale médiévale réduite à la fonction d’accès sous la dalle
- Le risque de déstabilisation des bâtiments déjà fragiles (rue du Cheval Blanc…, jouxtant la zone du projet)
- La longue période de travaux : quand les pelleteuses et la rotation des toupies de béton remplaceront la quiétude du lieu. Impensable ! Nous portons un projet de parcs reliés entre eux, qui permettrait de connecter la butte des Charbonniers au jardin de l’Evêché via l’aménagement d’un agréable parc paysager sur l’esplanade de la Cathédrale sublimant l’édifice. Autant de secteurs que le maire projette de bétonner les uns après les autres. Ces 10 dernières années, 64 hectares de terres ont été artificialisés à Chartres (données gouvernementales issues de l’observatoire de l’artificialisation : cartagene.cerema.fr) : quartiers en extension sur les zones naturelles et agricoles, disparition des jardins dans nos faubourgs et quartiers, bétonnisation progressive des espaces publics et projet de bétonnisation de parcs publics comme à la Madeleine. Année après année, notre ville est recouverte d’un sarcophage de béton, et le projet cathédrale pourrait en être le summum. Les chiffres officiels ne mentent pas. Trop occupé à cimenter, la majorité aurait-elle oublié l’importance de maintenir une qualité de services publics à la Médiathèque, ou de faire preuve de déontologie lors de la signature des marchés publics ? Nous aurons l’occasion d’y revenir. Vous recevrez prochainement dans votre boîte le bilan que nous tirons de ces trois années de mandat. Retrouvez-nous le mercredi 22 novembre à 20h15 à l’amphithéâtre du Lycée Marceau pour une réunion publique de présentation du bilan et des perspectives pour « Chartres 2026, avec vous ! »