La tribune Ville de Septembre 2024

9, October 2024

Les jardins d’entreprises et la Madeleine : l’amateurisme et les intérêts particuliers de la majorité en deux exemples.

Revenons d’abord au conseil municipal du 20 juin où la majorité nous a présenté un « protocole transactionnel » avec la SCI Chartres Investissement. En 2019, la ville avait délivré un certificat d’urbanisme puis autorisé un permis de construire pour l’implantation des bureaux de cette entreprise sur une parcelle concernée par le faisceau du projet autoroutier de l’A154 (donc un secteur inconstructible). Le Préfet a logiquement retoqué le permis. L’entreprise concernée, s’estimant lésée, a porté recours et le Tribunal d’Orléans lui a donné raison : 488 000 € de dommages déjà réglés par la Ville pour cette erreur d’instruction ! Le Maire ou par délégation son adjoint à l’urbanisme signe des décisions erronées et cela nous coûte très cher. Par ailleurs, le protocole transactionnel pour mettre fin aux procédures contentieuses prévoit le rachat de la parcelle, en partie inconstructible, pour une somme de 750 000 €. Et voilà la bonne affaire : près de 1 250 000 € pour rien, en raison d’amateurisme dans la prise de décision. Questionnée en séance, l’adjointe à l’urbanisme, Mme Dorange a d’abord rejeté l’erreur sur ses services : « l’erreur est humaine », pour finalement admettre avoir signé le permis et assumer… L’A154 n’existe pas mais elle nous coûte déjà cher !

Autre exemple, à l’angle des rues Joseph Pichard et des Sablons, à la Madeleine, un projet immobilier prévoyait la création de 173 logements, dont 35 logements sociaux et de commerces. Ce projet à large dominante privée devait développer la mixité sociale et permettre le « renouveau » de la Madeleine. À grand coup de com’ le Maire se gargarisait de la bonne opération : la vente de ce terrain pour 3 millions d’euros, estimant être « assis sur un tas d’or », alors qu’il s’agissait de dilapider un grand espace vert public avec terrains sportifs au milieu des arbres, où les familles aimaient se retrouver. Peu de temps après, alors que la SEM Chartres développement immobilier présidée par Mme Fromont, première adjointe, s’associait au promoteur, les 3 millions d’€ se sont réduits à 1 million, pour « favoriser la réalisation de l’opération ». Face à la difficulté de commercialisation, c’est désormais la programmation qui change : au lieu de 35 logements sociaux, l’opération en comprendra 115 ! Pour apporter de la mixité sociale dans le quartier, on repassera ! La vérité, c’est que M. Gorges veut que ce projet sorte coûte que coûte, pour montrer politiquement qu’il agit à la Madeleine… Le but étant aussi certainement de réaliser un mail commercial pour affaiblir la galerie du centre commercial Carrefour situé juste de l’autre côté de l’avenue Joseph Pichard, et ainsi forcer l’enseigne à muter de l’autre côté de la RN10, dans l’immense programme de la ZAC du Plateau Nord-est piloté par la SPL Chartres aménagement présidée par… M. Masselus, adjoint aux finances. Ces opérations sont-elles vraiment conduites dans le respect de l’intérêt général ? On peut en douter.