4, November 2024
Nous avions prévu de publier dans cette tribune les explications de nos votes lors du CM du 19 septembre (à lire sur le site www.chartresecologie.fr) mais les derniers agissements du maire nous ont obligé.es à changer notre propos pour relayer l’émotion collective provoquée par l’abattage nocturne des 10 robiniers du parvis SUD de la cathédrale (face au Café Bleu), pour laisser place au sarcophage de pierre mais surtout de béton emprisonnant inexorablement les pieds du monument. Aucun affichage légal n’a été prévu et aucune information n’a été préalablement fournie aux riverain.es dûment réveillé.es vers 4H00 du matin, ce qui signe ce saccage institutionnel. En quelques minutes de ce honteux forfait, nous avons tous.tes été volé.es de beaucoup plus qu’une part de notre patrimoine. Nous avons été volé.es de la beauté, de l’ombre et de la fraîcheur que nos arbres, nos frères, nous apportaient, comme du chant des oiseaux qu’ils abritaient. Pour justifier cette décision le maire invoque la sécurité et un diagnostic de juin 2021 (qui d’ailleurs ne les qualifiait pas de dangereux). Nous a-t-il sciemment laissé prendre des risques durant 3 ans ? Connaissant son intransigeance quant à la sécurité (Rigeard, jardins de l’Evêché), nous en doutons… La vision des souches quelques heures après le crime démontrait qu’une petite moitié des robiniers présentait un cœur creux. C’est un signe de vieillesse mais cela n’est pas une maladie et n’empêche pas un robinier, surtout conduit en trogne, de bien se porter. En effet, tous les fluides vitaux des arbres circulent dans le cambium, situé à l’arrière de l’écorce…En revanche, il existera un vrai danger vital pour les riverain.es et touristes à s’aventurer par temps de canicule autour d’une cathédrale dépourvue du moindre accompagnement végétal ! La ville de Paris l’a bien compris et vient de commencer le chantier de plantation de 160 arbres supplémentaires aux abords immédiat de Notre-Dame… Le projet de la municipalité chartraine ne prévoit pas de remplacer ces arbres dits malades par de jeunes sujets prêts à relever les défis de l’adaptation climatique pour : peu importe l’asphyxie future, c’est la pureté du dessin et l’uniformité des parasols qui compte ! Selon M. Gorges cette disparition serait compensée par des plantations ailleurs mais c’est un mensonge : les arbres prévus place Morard et dans la cour de l’ancienne école Gérard Philippe ne remplaceront que ceux qui viennent d’y être abattus ! M. le Maire, comme nombre de chartrain.es de résidence ou de cœur, nous vous demandons de modifier vos projets : à la suite des fouilles archéologiques, remplacez in situ dans un sol vivant les arbres abattus et préservez les vénérables sujets qui occupent la limite NORD de l’esplanade. Ne laissez pas à nos enfants l’héritage d’un cimetière tantôt glacé, tantôt brûlant.