La Tribune Ville de Février 2025

10, March 2025

25 ANS DE POLITIQUE DE DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE À CHARTRES

L’opération annuelle de recensement de la population chartraine se déroule actuellement. Alors que la population française continue d’augmenter pour atteindre 68,6 m d’habitants au 1er janvier 2025, et que le chiffre départemental atteint 432 950 habitants, (+2 500 habitants depuis 2011), la capitale beauceronne suit la pente inverse : elle se dépeuple. Depuis 25 ans, et l’arrivée du Maire au pouvoir, la population est passée de 40 361 à 37 990 habitants, soit une perte de 2 371 habitants entre 1999 et le dernier chiffre INSEE.

Les chiffres officiels ne mentent pas : depuis un quart de siècle, la ville n’a fait que perdre de son attractivité.

La politique de logement est la grande responsable de cette décroissance. Après avoir démoli le quartier de Beaulieu, le maire cherche à vider la Madeleine de ses habitants. Il s’agit clairement d’un choix sociologique à visée politique publiquement assumé par le maire. La part des logements locatifs sociaux est passée de 29 à 25 % de l’ensemble des logements, obligeant les populations les moins favorisées à quitter la ville.

Chartres est une ville préfecture concentrant des fonctions d’éducation ou de santé et administratives. Logiquement, la ville propose des emplois dits de « professions intermédiaires » pour 30 % (professeurs, infirmiers…) et d’employés notamment de la fonction publique (28 %). La ville dispose également d’usines implantées surtout lors de la décentralisation des années 1970, d’où le chiffre de 18 % d’ouvriers. Aussi, près de 80 % des emplois présents à Chartres sont d’un niveau de rémunération faible à moyen.

Le prix du foncier complique les possibilités de se loger dans le privé, et l’accès à la propriété est compromis pour nombre de ces ménages. Les Chartrains subissent la pression des Franciliens, au pouvoir d’achat plus élevé, qui achètent surtout des maisons tout en continuant à travailler sur Paris. La ville perd son âme en devenant progressivement une ville-dortoir. Malgré les possibilités de télétravail, la fréquentation des trains vers l’Île-de-France est au plus haut. Les familles et surtout les monoparentales ainsi que les retraités chartrains sont ceux qui subissent le plus cette politique : les familles s’éloignent dans le périurbain, voire le rural, engendrant d’importantes migrations pendulaires, embouteillages et pollution. Et les retraités, toujours plus nombreux puisqu’ils représentent près d’un foyer sur trois, peinent à rester au regard du montant de leur taxe foncière ou d’impossibilité de trouver une place dans une structure adaptée. Ainsi, le projet d’EPHAD de Rechèvres ne compensera pas les fermetures annoncées des établissements de Marcel Gaujard et de l’Hôtel-Dieu, alors que les besoins sont en forte hausse. Parallèlement à l’explosion de la construction d’immeubles standardisés particulièrement chers approchant des 5 000 € le m², la part des logements vacants a doublé en 25 ans, soit 2 535 aujourd’hui, principalement dans le centre-ville qui se meurt. Le nombre moyen de personnes par foyer se réduit, sans que la politique du logement soit capable de construire une offre adéquate.

En 2026, nous élaborerons une politique de logement permettant à chacun de s’y retrouver. Primo-accession, habitat partagé, habitat social, habitat senior sous forme de maisons : nous réanimerons la vie de la cité par des habitations répondant à vos attentes et vos besoins. Et nous le ferons avec vous !