La Tribune Ville de mars 2024

1, April 2024

Nomination de G. Kasbarian au Ministère du Logement : un signal d’alarme pour le Droit au Logement

La nomination de Guillaume Kasbarian au poste de ministre délégué au Logement est un affront pour tous celles et ceux qui œuvrent en faveur du droit au logement en France. Nous ne pouvons rester silencieux face à cette décision qui marque un retour en arrière désastreux pour la lutte contre la précarité.

Cette nomination est un message clair : la répression avant la protection. Le projet de loi “Kasbarian-Bergé”, avec ses mesures sévères contre les squatteurs et sa facilitation des expulsions, illustre une incompréhension alarmante de la crise du logement et une volonté de punir plutôt que d’aider. Ces actions ne font que renforcer les obstacles auxquels sont confrontées les personnes en situation de précarité.

Ce n’est pas une erreur tactique ; elle est un signal d’alarme, révélant une préférence pour la marginalisation et l’exclusion. Ignorer les besoins fondamentaux pour un logement décent en faveur de la sanction est une démarche qui va à l’encontre des valeurs d’équité et de solidarité.

Le droit au logement est un pilier de notre cohésion sociale. Il ne devrait jamais être relégué au second plan ni être l’objet de mesures répressives.

Il est impératif de réaffirmer que le logement n’est pas un privilège, mais un droit. Face à cette nomination provocante, notre réponse doit être ferme et unie. Face aux promoteurs défendus par ce Ministre, il va nous falloir être combattifs et proactifs pour préserver la biodiversité et les terres agricoles encore présentes dans nos villes en privilégiant rénovation, mixité et sobriété comme le promouvait la loi SRU qu’il a projeté de détricoter. Le coup de génie de G. Kasbarian qui fait réapparaître 140 000 logements en tolérant à nouveau les passoires thermiques nous fait aussi collectivement reculer sur le front intransigeant de la sobriété énergétique qui associe social et écologie.

Cette nomination est en droite ligne avec les politiques locales portées par J-P. Gorges et sa majorité. Le projet solidaire que nous portons protégera et aidera les associations d’accueil des sans abris et des plus démunis, relancera la rénovation du parc social et fera cesser la vacance spéculative à La Madeleine ou à Bel-Air par exemple. Le contraste entre ces logements vides depuis tant d’années et celles et ceux qui dorment dans nos rues est intolérable et indigne d’une collectivité dite responsable.

Comme la Ligue des Droits de l’Homme et de nombreuses autres organisations préoccupées par la déshumanisation de la société, nous appelons à une mobilisation générale pour défendre le droit au logement et pour promouvoir des politiques qui reconnaissent la dignité et les besoins de tous les citoyens. Ensemble, nous devons lutter contre l’approche punitive incarnée par G. Kasbarian et réaffirmer notre engagement envers une société moins productiviste, plus juste et solidaire.